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Loi sur le renseignement : Manuel Valls verrouille l’oignon

15 mercredi Avr 2015

Posted by Vivien Hoch in Politique

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Arendt, Foucault, Hannah Arendt, Je suis sur écoute, Loi renseignement, panoptique, politique, prison, socialisme, société, structure en oignon, surveillance, totalitaire, totalitarisme, Valls, Vivien Hoch

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De Vivien Hoch, sur Nouvelles de France

Au prétexte de lutter contre l’« ennemi intérieur », Manuel Valls propose son plan d’action. Il tombe à pic pour confirmer et protéger le visage totalitaire que prend cette société. Totalitaire et culinaire, puisqu’il est d’abord question d’oignon. La référente obligée des analyses sur le totalitarisme, Hannah Arendt, décrit comme « structure en oignon » un type de régime totalitaire destiné à organiser et à planifier la vie des masses tout en se protégeant des retours de « boomerang ».

Au centre de l’oignon, protégé de toute atteinte réelle, le chef, la République ou l’État, et ses « valeurs », toujours infaillibles, toujours républicaines, toujours tolérantes et universelles, qu’il faut célébrer avec religiosité.

La première enveloppe est la plus proche du chef : c’est l’élite, les experts autorisés et les membres du Parti. Ce sont les « maîtres bureaucrates » : « La bureaucratie est toujours un gouvernement d’experts, d’une “minorité avertie” qui doit résister tant qu’elle peut à la pression constante de la “majorité non avertie.” », écrit-elle. Ne cherchez pas trop loin : ce sont cette poignée de personnes exposées aux yeux de tous et autorisés à commenter la vie politique, ou à la diriger.

La deuxième enveloppe protectrice se risque à l’interaction avec le monde normal : c’est celle des sympathisants, des planqués, des associations militantes, des soumis divers. Ils croient aux paroles du chef, de la république ou de l’État, et surtout croient encore qu’il y est question de conviction, de vérité et de réalité.

La troisième enveloppe est constituée de la masse des individus atomisés et isolés, ces citoyens en rangs d’oignon, manifestant par milliers, dans la manducation perpétuelle d’un « je suis Charlie » et des « valeurs républicaines ». Les deux guerres mondiales – et, aujourd’hui, le danger islamiste et la concurrence communautaire – ont accouché d’une « terrifiante solidarité négative » qui a transformé les classes sociales en « une masse informe d’individus furieux » aisément manipulables, écrit Hannah Arendt. Manipulons donc.

Cependant, par une sorte de disfonctionnement anthropologique, les êtres humains menacent toujours de laisser percer quelque initiative en dehors des « clous » et des autorisations médiatiques et préfectorales. Du coup, on mise sur l’éducation (éducation à la morale laïque, éducation aux valeurs républicaines, éducation à la citoyenneté, éducation à la débauche, éducation à la tolérance, etc.), afin d’annihiler dès le plus jeune âge ces racines de non-soumission, selon une méthode que nous avons déjà dénoncé chez Vincent Peillon : « Le but de l’éducation totalitaire, écrit Hannah Arendt, n’a jamais été d’inculquer des convictions mais de détruire la faculté d’en former aucune. »

Ceux qui échappent, qui échapperaient ou qui ont échappés à cette lobotomisation pédagogique font face à la machine et à ses pelures. La multiplication des services (auxiliaires d’éducation, assistants sociaux, référents laïcité, défenseurs des droits, commissions diverses, associatifs antiracistes, experts, enquêteurs, etc.) sont autant de bras armés de la machine administrative de l’Etat, et participe de ce système de protections en oignon qui permet au mouvement de durer dans son mensonge. Les institutions étatiques, les médias et les experts ne sont plus qu’une pure façade, cette petite ficelle qui maintient les oignons, serrés les uns contre les autres, entre eux.

Cerise sur l’oignon : la panoptique loi sur le renseignement de Manuel Valls. Après le matraquage « je suis Charlie », le matraquage « pas d’amalgames », les grandes célébrations républicaines et la méticuleuse neutralisation personnelle des opposants aux « grands changements de civilisation », voici donc la loi sur le renseignement, qui vient boucler la boucle, et serrer l’oignon ; laquelle prévoie que les services spéciaux se verront bientôt dotés de moyens de surveillance accrus (interceptions de courriels, de sms, écoutes téléphoniques, interception et enregistrement de communications ou d’images prononcées ou réalisées dans un lieu privé…), qu’ils pourront utiliser sur autorisation du Premier ministre pour des motifs d’intérêt public : « sécurité nationale, intérêts essentiels de la politique étrangère, intérêts économiques ou scientifiques essentiels, prévention du terrorisme, prévention de la reconstitution ou du maintien de groupements dissous, prévention de la criminalité organisée et des violences collectives pouvant porter gravement atteinte à la paix publique, menaces et risques susceptibles d’affecter la vie de la nation… »

Le grand panoptique – ce rêve pervers de l’utilitariste Jeremy Bentham – s’impose enfin, et c’est la France, toujours en pointe du « progrès », qui en profite. Le système panoptique consistait à construire des prisons selon des plans circulaires, permettant au surveillant situé dans une tour centrale d’observer sans jamais être vu. La prison moderne, notait Michel Foucault, est d’abord une entreprise de culpabilisation travaillant les consciences individuelles à travers un regard omnipotent et omniscient. Culpabilisé, surveillé, le prisonnier s’amendait et se soumettait. Il s’agissait alors de redresser l’âme des détenus, comme il s’agit aujourd’hui de redresser l’âme des citoyens.

Fort de cette structure protectrice en oignon et de ce système panoptique de surveillance généralisée, ce n’est plus le souverain qui est isolé, mais bien l’individu. Il peut donc plus aisément se soumettre. Toutes les sociétés totalitaires sont fondées sur ce mouvement perpétuel, paranoïaque et culpabilisateur, de surveillance, de délation et de retournement.

Cette tour centrale oppressante, c’est aujourd’hui le chef, la république ou l’État, entouré de ses couches protectrices, autour de laquelle nous sommes tous isolés dans nos cellules individuelles, éclatées, post-modernes, attachés dans des cavernes platoniciennes à observer des ombres s’agiter sur un écran, loin de toute lumière, de tout beau et de tout bien. Condamnés à verser des larmes sur cette république oignonière.

Vivien Hoch,
avril 2015

Le totalitarisme : pouvoir et savoir sur la mort

28 samedi Juin 2014

Posted by Vivien Hoch in Éditos, Philosophie, Politique

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biopolitique, euthanasie, islamisme, Michel Foucault, pouvoir, savoir, socialisme, totalitarisme, Vincent Lambert, Vivien Hoch

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Nos sociétés jouent avec ce avec quoi on ne doit pas jouer. Toutes les époques ont leurs horreurs. Depuis l’aube de la civilisation, chaque Européen a vu la fin de la du monde civilisé à sa porte. Mais il n’est pas besoin de dire que c’était mieux avant : c’était surtout différent. Et la principale différence, c’est que le pouvoir (pas seulement politique), n’a jamais eu autant d’emprise sur la vie… et sur la mort. 

De fait, il est intéressant de remarquer quelles sont les caractéristiques de notre chute, à nous, aujourd’hui. La soupe du jour a véritablement un goût de mort, avec quelques poils de barbe d’islamiste et de seringue de médecin Français. On assiste à un double nihilisme. Au chevauchement et à l’entre-chevauchement de deux cultures de morts, distinctes, et pourtant si proche :

  • – L’islamisme, qui tue au nom de la Charria, (Meriam et Asia Bibi, et les milliers de victimes)
  • – et le socialisme, qui tue au nom du progrès. (Vincent Lambert, l’acquittement du « docteur » Bonnemaison, l’avortement massifi).

Entre l’Islam et le socialisme, la Charria et le « progrès », il y a un lien profond : c’est le totalitarisme.

Hannah Arendt disait que le totalitarisme n’est pas tant un « régime » politique qu’une « dynamique autodestructive», qui cherche à détruire tout ce qui lui résiste : la famille, les libertés individuelles, la liberté d’éduquer ses enfants, la liberté de disposer des fruits de son travail, jusqu’au droit même, pour l’embryon, de naître, pour le chrétien, de se marier, et pour le faible, de vivre. Dans ce monde, tout est instrumental, tout sert au pouvoir ; le langage, le média, le fonctionnaire, l’instituteur, et l’imam, tous sont autant d’instruments pour asseoir le règne de l’état sur la vie humaine.

Cette emprise totale de l’État sur la vie humaine, qu’il soit islamique ou socialiste, relève de ce que Michel Foucault appelait la « biopolitique », cette immission du pouvoir dans la vie des gens qui repose, au fond, sur un savoir. « Savoir, c’est pouvoir. »

« Le pouvoir, au fond, produit du savoir »

Aujourd’hui, sur les réseaux sociaux, tout le monde sait, ou pense savoir. Mais seul le savoir dominant tranche. Le médecin sait, l’instituteur sait, le haut-fonctionnaire sait, le journaliste sait, l’expert sait. Dans un monde islamiste ou socialiste, seule la procédure demeure : seul l’interprète autorisé des Hadiths, du Coran ou de la Charria sait  ; seul l’interprète des Droits de l’homme, du code pénal ou de l’ « opinion publique » sait. Le pouvoir, au fond, produit du savoir.

La grande leçon de Michel Foucault, quoiqu’on pense de lui, c’est que le pouvoir n’est pas seulement oppressif ouviolent ; à proprement parler, il ne s’exerce pas sur les personnes : il fait les personnes.

Et si le pouvoir fait les personnes, il peut les défaire, quand bon lui semble. La logique est imparable. Vous voulez dissiper l’obscurité de l’homme ? « Découpez un cadavre », disait Bichat, cet immense médecin qui a fait de la mort, non plus un mystère, mais un savoir…

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