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Le monde du livre et le livre du monde, deux visions de l’écologie

23 mardi Juin 2015

Posted by Vivien Hoch in Religion

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Cyrano, herméneutique, livre du monde, monde du livre, phénoménologie, philosophie médiévale, saint Bonaventure, saint Thomas d'Aquin, Vivien Hoch

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Article de Vivien Hoch sur Cyrano.net 

L’encyclique du pape François est sujette à de nombreuses interprétations ; laudatives quand on y voit une critique du « système », soupçonneuses quand on y voit un discours moralisateur et défaitiste. J’y vois pour ma part la réactivation d’une problématique théologique, qui a eu ses grandes heures à l’époque de l’opposition entre le franciscain Bonaventure et le dominicain Thomas d’Aquin sur la question de la théologie du monde créé. Pour saint Bonaventure, suivant en cela son fondateur saint François, le monde est un livre : on lit Dieu en lui, et il suffit d’ouvrir les yeux, comme frère François a ouvert les yeux sur la création ; c’est le livre du monde. Pour saint Thomas d’Aquin, la mission consiste plutôt à prêcher, et à transformer l’auditeur par le message : c’est le monde du livre. La vision chrétienne de la nature ne peut faire l’économie de ce débat.

La métamorphose du concept de natura 

Du monde antique au monde chrétien, il n’y a pas d’une distance temporelle, ni une différence de monde : c’est le concept même de monde qui change de sens. Il est indispensable de saisir la nouveauté radicale introduite par le christianisme pour comprendre quelque chose à la théologie du monde.

La première métamorphose repose sur l’idée de création, introduisant, dans la contigence du monde, une responsabilité. La ψυχὴ, chez Aristote, est liée à l’être matériel, l’être en devenir, contigent, fluctuant, temporel objet propre de la physique. La nature est donc le principe d’organisation et le terme intrinsèque des choses. Dans la cosmologie grecque, ni le monde sub-lunaire, lieu de la contigence, des choses « qui peuvent ne pas être », ni le monde extra-lunaire, parfait, n’ont étés créé. L’introduction du concept de création a bouleversé le discours sur la nature, introduisant un ordre (« ordo mundis ») et une relation à Dieu[1]. Les êtres dans la nature sont en cela amblyopes : ce sont des créatures dépendantes de l’Acte créateur de Dieu, mais autonomes en tant que le monde conserve une certaine contingence. Une contigence que Dieu lui-même a partagé la contingence du monde par son Fils Jésus-Christ notre Seigneur. Un des grands mérite de Saint Thomas fut de nous avoir rendus maîtres de notre destin en nous rendant créatures autonomes (auto-nomos : se donner des lois) ; car nous sommes des images de Dieu car notre capacité à être autonomes. C’est le concept d’autonomie des réalités terrestres. Ce qui introduit le concept de responsabilité, sur lequel l’écologie va reposer : l’homme est responsable de lui-même, de ses actes et de la nature.

Le deuxième métamorphose, c’est celle du monde commun.  Dans la Prière du « Notre Père » nous disons : « Notre Père qui est aux Cieux ». Quels sont ces Cieux ? Où sont-ils ? Les Cieux représentent pour les sémites de cette époque le « toit du monde », c’est à dire la maison de Dieu, monde et Dieu partageant un même monde ; c’est là le principe fondamental d’une « éco-théologie », que saint Bonaventure développera comme domus Dei. La dichotomie entre ciel et terre sera introduite par le grec Platon, et qu’Aristote reprendra en expliquant que les dieux ne se soucient guère des hommes, laissés à leur propre compte.

  

Saint Bonaventure, ou le livre du monde

Saint Bonaventure ne considère pas Dieu comme une chose et ne traite pas de Lui comme un concept. Dieu est d’abord trinitaire, c’est à dire qu’il se situe d’abord en théologie avant d’être traité philosophiquement (Dieu est trinitaire avant d’être Un). C’est le principe de l’a priori trinitaire[2]. Le monde est en Dieu, et plus précisément dans le Fils (tout est créé en Lui, par Lui, etc…) C’est ainsi que l’on parle monadologie trinitaire. Cela implique que rien ne se produit en l’homme qui ne s’est déjà produit en Dieu : Dieu vit donc ce que l’on vit, hormis le péché. C’est le principe de l’a-priori trinitaire de Urs Von Balthasar dans la Loi de la Croix, Iième partie, 2, style, 1. Le monde est en Dieu, et plus précisément : Dieu se donne  dans le Fils (tout est créé en Lui, par Lui, etc…).

Pourquoi parler du livre du monde ? Dans le De trinitate XIII, Saint Augustin parlait du monde comme trace ou vestige de Dieu, c’est-à-dire comme la présence d’une absence. En effet, une trace signifie par définition que celui qui a laissé la trace n’est plus présent : suivre les traces d’un sanglier implique  qu’il n’y a déjà plus de sanglier présent.

Contrairement à Augustin, saint Bonaventure parlera du monde comme symbole de Dieu ; symbole, σύμβολον, veut dire « tenir ensemble ». Le monde bonaventurien est le lieu d’une véritable présence de Dieu, permettant de déployer une théologie symbolique : lire, sentir, voir le monde, c’est y découvrir Dieu. Le monde en tant que domus Dei est pensé comme habitacle de la Trinité ; aussi, la lecture et le commentaire que fait Bonaventure du Cantique des créatures de Saint Francois est tout sauf esthétique, éco-sympathique ou autre : le Cantique de frère François relève purement et simplement de la théologie symbolique et trinitaire (chez Bonaventure, ce n’est pas la Trinité qui donne tout, c’est tout qui se donne dans la Trinité). Aussi frère François ne fait-il pas une ode à la nature, mais il fait de la théologie nomme Dieu au moyen de ses créatures[3].

Face au mouvement de Sola Scriptura (l’Écriture seule), Bonaventure fait de la Révélation une simple béquille, pour palier au fait que nous ne sachions plus « voir » Dieu dans le monde  : puisque la nature est une créature de Dieu, dans laquelle Dieu se donne (en son Fils), on peut l’y trouver directement sans avoir besoin du discours biblique. Le livre du monde bonaventurien est la clef de compréhension d’une vision commune du monde, voire cosmopolitique.

Saint Thomas d’Aquin, ou le monde du livre

Les dominicains sont marqués par le don de la Bible qu’a fait saint Dominique, leur fondateur : cela implique que toute parole est une parole qui se donne ; c’est à dire qu’il ne faut pas faire du livre un simple bout de papier, mais il faut le vivre réellement.

Pourquoi parler de monde du livre ? Lorsque Thomas d’Aquin pose la question « Un religieux doit-il obligatoirement travailler avec ses mains ? »[4], c’est avec un but précis : il veut montrer que tout commes les mains sont l’organe du bénédictin, les pieds celui du mineur, la langue est l’organe du frère prêcheur[5]. Thomas d’Aquin développe des principes inouïs pour une théologie classique, interessée uniquement par le rapport à Dieu : l’épaisseur ontologique du créé et de l’homme, l’autonomie de la créature, étude de la nature humaine en elle-même (qui n’est plus seulement créature). Mais, surtout, il développe une visée herméneutique du monde en tant que monde, montrant que le lecteur est transformé par le livre ou le discours qu’on lui adresse.

Face aux lectures historico-critiques qui ne considéraient plus que les con-textes, un philosophe comme Paul Ricoeur aura la même intuition au XXe siècle : rappeler l’union qu’il y a entre le texte et son abstraction contextuelle, de l’auteur et du lecteur. Ce qui compte, c’est de transformer le lecteur ou l’auditeur par le discours raisonnable, rationel et persuasif. L’unilatéralité du discours n’oblige plus l’auditeur, mais le libère.

Plus encore, la sacra doctrina thomasienne ne consiste pas simplement interpréter le monde, mais à harmoniser en chrétien les différents discours sur le monde. La sacra doctrina interpète le monde au prisme de la grâce. Torrell rappelle que « saint Thomas dans la Somme nous invite à considérer les choses du point de vue de Dieu »[6] . C’est ce qu’englobe le point de vue sub ratione boni (sous la raison de bien) de saint Thomas d’Aquin. Ce point de vue, c’est principalement celui de l’Écriture sainte, qui dévoile ce qui n’aurait pu autrement être dévoilé sans elle (la catégorie du revelatum, selon Étienne Gilson), mais elle intègre aussi l’aure point de vue, celui que vise la philosophie comme science rationnelle, sans l’appui de la Révélation (la catégorie du revelabile)[7]. Si la distinction thomasienne entre ces deux herméneutiques du monde a ouvert, dans le monde chrétien, la possibilité d’une certaine autonomisation de la raison, la raison d’être de cette distinction reste éminemment théologique : « dans tous les ordres, à tous les degrés, écrit Étienne Gilson, le thomisme envisage la nature comme voulue par Dieu pour sa fin surnaturelle. »[8]. Parler du monde, c’est transformer tout à la fois le monde et l’auditeur pour tout convertir à Dieu.

 ***

Paul Ricoeur écrivait sur l’homme capable. François écrit sur l’homme coupable. Souvent, le chrétien cherche des yeux une libération qui lui vienne du haut, et une assurance qui lui vienne du bas. En attendant, justement, cette libération, il se plaint et se présente comme coupable.  Mais comme l’écrit Gérard Gilleman, la charité, amour infu, est une « libération par assomption » : « La véritable et totale libération ne peut venir que de la seule prise de conscience d’une « faute », ni même d’une « sublimation » de l’instinct au sens de Freud, car elle ne fait que donner un objet inoffensif à une tendance qui reste un pur instinct. La vraie libération, c’est l’assomption de cette tendance ou de cette déficience dans le vrai courant de vie qui est don de soi et que la charité transforme, ontologiquement et psychologiquement, en un courant de force et de vie divine »[9].

La véritable écologie est celle de la libération de l’homme, que ce soit par une conversion du regard (Bonaventure) ou par une conversion de l’intelligence (Thomas d’Aquin). Ni le monde de la normativité administrative, qui aveugle, ni le discours moralisateur, qui ne prend pas en compte l’auditeur, ne sont salutaires. Proposons plutôt une éco-libération !

Vivien Hoch, juin 2015 

***


[1] L’ordre est à comprendre comme un phénomène général de l’univers qui ne relève pas du chaos, mais d’une « hiérarchie de perfections et d’opérations naturelles « contiguatae« , ce qui veut dire : disposées suivant un ordre analogue à celui de la continuité de l’espace », écrit Amédée de Silva Tarouca dans son article de 1937 sur L’idée d’ordre dans la philosophie de saint Thomas d’Aquin. « Dieu a tout fait dans l’ordre ; l’ordre divin doit se retrouver aussi bien dans les choses humaines que dans la nature ; il implique forcément groupement et hiérarchie », écrit M.-M. Labourdette.

[2] Hans Urs Von Balthasar La Loi de la Croix, IIe partie

[3] Se reporter à Emmanuel Falque, Saint Bonaventure et l’entrée de Dieu en théologie. Paris, Vrin, coll. « Études de philosophie médiévale », Paris, 2001

[4] Somme théologique, IIa, IIae, qu. 183, art. 3

[5] Référence à l’Epitre de st Jacques, III, 26

[6] Jean-Pierre Torrell, Initiation 2, Cerf, Fribourg/Paris, 1996, p. 165

[7] Sur la distinction entre le revelabile et le revelatum, voir Étienne Gilson, Le thomisme, VRIN, Études de philosophie médiévale, Paris, 1997 (7e éd.), introduction, p. 9 à 50

[8] Étienne Gilson, Le Thomisme, éd. VRIN, « études de philosophie médiévales », 6eédition, Paris, introduction, p. 45

[9] Gérard Gilleman, s. j., Le primat de la charité en théologie morale, essai méthodologique, E. Nauwelaerts, Desclée de Brouwer, Louvain/Paris , 1952, p. 199

Une archéologie de la barbarie contemporaine, par Charles-Éric de Saint-Germain

28 jeudi Mai 2015

Posted by Vivien Hoch in Philosophie, Politique

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Charles-Eric de saint Germain, Les Observateurs, philosophie, Vivien Hoch

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De Vivien Hoch sur Les Observateurs.ch

C’est un travail « archéologique » sur les origines philosophiques des mutations de civilisation de ces dernières années que nous propose Charles-Eric de Saint-Germain. Un livre dense, une plume précise et une écriture claire nous permettent de plonger dans les méandres du véritable problème de fond qui nous est posé aujourd’hui : la situation de « désolation » qui, selon Hannah Arendt, désigne cette atonie toute rousseauiste de l’individu face à l’état.

« La défaite de la raison » (en référence à La défaite de la pensée d’Alain Finkielkraut, qui date de 1987) est sous-titré « Essai sur la barbarie politico-morale contemporaine », ce qui en dit déjà beaucoup sur le contenu : nous vivons un glissement civilisationnel vers la barbarie (c’est-à-dire vers la non-civilisation) et ce glissement est complètement irrationel. Dès les premières pages du livre, on se rend compte que ce processus est totalitaire : il détruit les corps intermédiaires pour y laisser l’état prendre sa place. Par exemple, la destruction du mariage comme institution pour le remplacer par une définition du mariage comme « contrat », cache un projet totalitaire : « Le but inavoué de l’état est de profter de cette fragilisation des familles pour mieux imposer aux individus, désormais privés du rempart famillial, une idéologie totalitaire. » (introduction, p. 21)

Pour comprendre le monde d’aujourd’hui, ses avortements, son « droit à mourir », l’éducation sexuelle, l’homofolie et la déchristianisation, Charles-Eric de Saint-Germain fait œuvre de pédagogie philosophique ; pour cela, il convoque des analyses qui doivent êtres connues celles de Michel Foucault (notamment sur la biopolitique de contrôle des individus), de Nieztsche (le nihilisme), de John Rawls (le libéralisme social) ou encore de Kelsen (le positivisme juridique). Retenons également les propositions intéressantes du chapitre 3 (pour une laïcité ouverte), et les désenchantements anthropologiques liés à l’hédonisme et à la frivolité contemporaine (chapitre 2).

Charles-Eric de Saint-Germain est de confession évangélique. On le ressent dans certaines analyses : il n’a pas peur de convoquer directement l’Écriture dans des développements philosophiques, et certaines divergences avec le catholicisme sont abordés d’un point de vue critique (comme autour de la p. 237, où il critique l’ « apport grec » de la loi naturelle dans le dogme catholique), mais ces débats sont toujours d’un grand intérêt pour la discussion et pour la progression de la réflexion.

Ce livre est un véritable manuel de combat contre l’idéologie dominante ; en relisant les grandes mutations de ces dernières années sur le fond des choses, il constitue un Pharmakon contre la barbarie et le totalitarisme qui s’étendent ; il faut connaître les penseurs qui ont amené la barbarie à voir le jour, et parce que nous saurons pourquoi ces mutations arrivent, nous saurons, un jour, comment les contrer.

Charles-Eric de Saint-Germain, La défaite de la raison, Essai sur la barbarie politico-morale contemporaine, Salvator, Paris, 2015

 

Loi sur le renseignement : Manuel Valls verrouille l’oignon

15 mercredi Avr 2015

Posted by Vivien Hoch in Politique

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Arendt, Foucault, Hannah Arendt, Je suis sur écoute, Loi renseignement, panoptique, politique, prison, socialisme, société, structure en oignon, surveillance, totalitaire, totalitarisme, Valls, Vivien Hoch

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De Vivien Hoch, sur Nouvelles de France

Au prétexte de lutter contre l’« ennemi intérieur », Manuel Valls propose son plan d’action. Il tombe à pic pour confirmer et protéger le visage totalitaire que prend cette société. Totalitaire et culinaire, puisqu’il est d’abord question d’oignon. La référente obligée des analyses sur le totalitarisme, Hannah Arendt, décrit comme « structure en oignon » un type de régime totalitaire destiné à organiser et à planifier la vie des masses tout en se protégeant des retours de « boomerang ».

Au centre de l’oignon, protégé de toute atteinte réelle, le chef, la République ou l’État, et ses « valeurs », toujours infaillibles, toujours républicaines, toujours tolérantes et universelles, qu’il faut célébrer avec religiosité.

La première enveloppe est la plus proche du chef : c’est l’élite, les experts autorisés et les membres du Parti. Ce sont les « maîtres bureaucrates » : « La bureaucratie est toujours un gouvernement d’experts, d’une “minorité avertie” qui doit résister tant qu’elle peut à la pression constante de la “majorité non avertie.” », écrit-elle. Ne cherchez pas trop loin : ce sont cette poignée de personnes exposées aux yeux de tous et autorisés à commenter la vie politique, ou à la diriger.

La deuxième enveloppe protectrice se risque à l’interaction avec le monde normal : c’est celle des sympathisants, des planqués, des associations militantes, des soumis divers. Ils croient aux paroles du chef, de la république ou de l’État, et surtout croient encore qu’il y est question de conviction, de vérité et de réalité.

La troisième enveloppe est constituée de la masse des individus atomisés et isolés, ces citoyens en rangs d’oignon, manifestant par milliers, dans la manducation perpétuelle d’un « je suis Charlie » et des « valeurs républicaines ». Les deux guerres mondiales – et, aujourd’hui, le danger islamiste et la concurrence communautaire – ont accouché d’une « terrifiante solidarité négative » qui a transformé les classes sociales en « une masse informe d’individus furieux » aisément manipulables, écrit Hannah Arendt. Manipulons donc.

Cependant, par une sorte de disfonctionnement anthropologique, les êtres humains menacent toujours de laisser percer quelque initiative en dehors des « clous » et des autorisations médiatiques et préfectorales. Du coup, on mise sur l’éducation (éducation à la morale laïque, éducation aux valeurs républicaines, éducation à la citoyenneté, éducation à la débauche, éducation à la tolérance, etc.), afin d’annihiler dès le plus jeune âge ces racines de non-soumission, selon une méthode que nous avons déjà dénoncé chez Vincent Peillon : « Le but de l’éducation totalitaire, écrit Hannah Arendt, n’a jamais été d’inculquer des convictions mais de détruire la faculté d’en former aucune. »

Ceux qui échappent, qui échapperaient ou qui ont échappés à cette lobotomisation pédagogique font face à la machine et à ses pelures. La multiplication des services (auxiliaires d’éducation, assistants sociaux, référents laïcité, défenseurs des droits, commissions diverses, associatifs antiracistes, experts, enquêteurs, etc.) sont autant de bras armés de la machine administrative de l’Etat, et participe de ce système de protections en oignon qui permet au mouvement de durer dans son mensonge. Les institutions étatiques, les médias et les experts ne sont plus qu’une pure façade, cette petite ficelle qui maintient les oignons, serrés les uns contre les autres, entre eux.

Cerise sur l’oignon : la panoptique loi sur le renseignement de Manuel Valls. Après le matraquage « je suis Charlie », le matraquage « pas d’amalgames », les grandes célébrations républicaines et la méticuleuse neutralisation personnelle des opposants aux « grands changements de civilisation », voici donc la loi sur le renseignement, qui vient boucler la boucle, et serrer l’oignon ; laquelle prévoie que les services spéciaux se verront bientôt dotés de moyens de surveillance accrus (interceptions de courriels, de sms, écoutes téléphoniques, interception et enregistrement de communications ou d’images prononcées ou réalisées dans un lieu privé…), qu’ils pourront utiliser sur autorisation du Premier ministre pour des motifs d’intérêt public : « sécurité nationale, intérêts essentiels de la politique étrangère, intérêts économiques ou scientifiques essentiels, prévention du terrorisme, prévention de la reconstitution ou du maintien de groupements dissous, prévention de la criminalité organisée et des violences collectives pouvant porter gravement atteinte à la paix publique, menaces et risques susceptibles d’affecter la vie de la nation… »

Le grand panoptique – ce rêve pervers de l’utilitariste Jeremy Bentham – s’impose enfin, et c’est la France, toujours en pointe du « progrès », qui en profite. Le système panoptique consistait à construire des prisons selon des plans circulaires, permettant au surveillant situé dans une tour centrale d’observer sans jamais être vu. La prison moderne, notait Michel Foucault, est d’abord une entreprise de culpabilisation travaillant les consciences individuelles à travers un regard omnipotent et omniscient. Culpabilisé, surveillé, le prisonnier s’amendait et se soumettait. Il s’agissait alors de redresser l’âme des détenus, comme il s’agit aujourd’hui de redresser l’âme des citoyens.

Fort de cette structure protectrice en oignon et de ce système panoptique de surveillance généralisée, ce n’est plus le souverain qui est isolé, mais bien l’individu. Il peut donc plus aisément se soumettre. Toutes les sociétés totalitaires sont fondées sur ce mouvement perpétuel, paranoïaque et culpabilisateur, de surveillance, de délation et de retournement.

Cette tour centrale oppressante, c’est aujourd’hui le chef, la république ou l’État, entouré de ses couches protectrices, autour de laquelle nous sommes tous isolés dans nos cellules individuelles, éclatées, post-modernes, attachés dans des cavernes platoniciennes à observer des ombres s’agiter sur un écran, loin de toute lumière, de tout beau et de tout bien. Condamnés à verser des larmes sur cette république oignonière.

Vivien Hoch,
avril 2015

Vivien Hoch : Le désastreux bilan du rapport de « l’observatoire de la christianophobie »

18 mercredi Mar 2015

Posted by Vivien Hoch in Politique, Religion

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Observatoire de la Christianophobie, TV libertés, Vivien Hoch

Le rapport est en ligne :

rapport_christianophobie

La religion est-elle source de violence ?

11 mercredi Mar 2015

Posted by Vivien Hoch in Religion

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bouc-emissaire, logique, religion, René Girard, sacrifice, Vivien Hoch

Édito dans Christianophobie Hebdo (version web et papier)

Face au spectacle désolant et dramati­que que nous donne à obser­ver l’islamisme en France, au Danemark, en Syrie, en Irak, en Libye, au Nigéria et dans de si nombreux pays,  Barack Hussein Obama a cru malin d’affirmer, lors du traditionnel “petit-déjeuner de prière”, que les chrétiens n’avaient pas grand-chose à envier aux isla­mistes, “étant donné les croisades, l’Inquisition, etc.”. De vrais propos de comptoir… Félicitations, Barack !

Je passe sur le scandale, tout à fait justifié, qu’ont provoqué ces paroles aux USA. Cependant, je relève avec intérêt ce lieu commun débile qui voudrait mettre toutes les religions sur un pied d’égalité, en avancant le fait qu’elles sont toutes violentes. Ce poncif est exactement l’in­verse de ce que la recherche sociologique, anthropologique et philosophique peut mettre en avant aujourd’hui.

Fort de sa longue confrontation avec les mythes, les peuples et les textes sacrés, René Girard nous a dévoilé au moins une chose : la religion ne produit pas la violence, mais, bien au contraire, la canalise et la contient.

Dans ses rapports sociaux, l’humain est, par nature, violent, ce qui fait que toute société est fondamentalement violente. Le système religieux de la culture prend alors en charge cette violence originelle.

C’est la logique du “bouc émissaire” : le bouc est cet animal qui, dans la Bible, est chargé des péchés du groupe et sacrifié en dehors de la ville pour libérer la ville du mal qui la ronge.

Ainsi, au lieu d’être multiforme et diffuse, la violence du groupe est canalisée vers le bouc émissaire et vers un sacrifice qui résoud tous les problèmes.

Notons que le bouc peut facilement être remplacé par toute autre entité : groupe ethnique, caste, idole, mécanisme. Le “bouc émissaire” ultime, paradigmatique et définitif étant, pour les chrétiens, le Christ lui-même.

C’est de là que peut émerger une radicale différence avec l’islam. En islam, qui canalise la violence originelle ? Qui prend sur ses épaules le péché du groupe, pour l’évacuer et lui donner un sens ? Ce n’est pas à moi de répondre, mais bien aux docteurs de l’islam.

Reste que la logique sacrificielle de l’islamisme, on la voit régulièrement dans nos médias, à cette différence près que le bouc émissaire que l’on égorge n’est ni bouc, ni symbole, ni Christ : c’est un homme et, bien souvent, un chrétien !

 

La résurgence de l’extrémisme religieux ?

02 vendredi Jan 2015

Posted by Vivien Hoch in Religion

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nouvelles de france, Vivien Hoch

Édito publié sur Nouvelles de France 

Je pense exactement comme les frères du Grand Orient : il faut s’alarmer de la résurgence des extrémismes religieux dans ce pays (1). Nous ne pouvons pas laisser des prosélytes religieux souiller les fondements inébranlables et sacrés du bien commun. Aujourd’hui, une religion, plus que tout autre, en manipulant certaines de ses concurrentes et en « déconstruisant » les autres, s’impose peu à peu comme religion officielle de la République.

Cette religion qui impose à tous sa conception du mariage et de la famille ; on en a connu la violence en 2012 avec la loi qui porte le nom d’une indépendantiste guyanaise (2).

Cette religion qui impose à tous sa conception de la « mort bonne », de la naissance, et qui veut même, aujourd’hui, mettre la main sur le tout dernier carré : en offrant des « enterrements laïcs ». Vous verrez qu’à terme, il se passera exactement la même chose que pour le mariage à l’église : il sera obligatoire de se faire enterrer « laïquement » avant d’être enterré religieusement (3)…

Cette religion qui met en place de grandes célébrations nationales, obligatoires et surfinancées, afin d’idolatrer en commun des « grandes figures » et les « grands moments » de sa propre histoire : la loi Veil, Mai 68, l’abolition de la peine de mort, le mariage des homosexuels, la prise de la Bastille (4)…

Cette religion qui finance grassement des associations dites LGBT, qui vont faire du prosélytisme dans les écoles ; ainsi que le dernier scandale de l’archi-financé kiosque Info Sida, qui distribue massivement des tracts pornographiques et complètement débauchés dans les universités parisiennes (5).

« Résister à la dérive théocratique de la République constitue peut-être le plus grand défi à relever pour les derniers hommes libres. »

Cette religion qui laisse des femmes à moitié nues avorter, uriner et dégrader des églises, tout en réussissant le tour de force de condamner ces mêmes églises, ou de les terroriser (6) !

Cette religion qui organise d’immenses processions dans les rues, avec des chars qui envoient de la musique techno à une foule complètement hystérique, se tortillant parmi des confétis et drapeaux multicolores, en transe religieuse, dans une vision de ce à quoi pourrait bien ressembler l’enfer même (7).

Cette religion qui érige des œuvres géantes à la gloire de ses perversions, dans les rues, tel le jouet sexuel géant posé en face du ministère de la justice – tiens, tiens,… – et sans que cela ne contrevienne au sacro-sain principe de neutralité, puisque la « neutralité » ne s’applique qu’aux religions concurrentes (8).

Cette religion qui impose ses chartes de la laïcité sur les écoles, pour rappeler tous les jours aux parents comment avoir un comportement autorisé par cette même religion (9).

Cette religion qui impose sa « morale laïque » à l’école, afin de contrecarrer l’influence néfaste ou perverse que pourrait avoir les parents à la maison, en leur inculquant des valeurs issues d’une autre religion – horreur et intolérance (10) !

Cette religion qui place le principe d’égalité à toutes les religions, sauf, évidemment pour elle. Quand on met côte à côte une rupture géante du ramadan dans la mairie de Paris, et l’interdiction d’une simple crèche. Il en est ainsi quand on apprend, tenez-vous bien, que les « libres-penseurs » – ces soldats de la religion laïque – ont demandé au maire de Beaucaire, je cite, d’« égorger un mouton par équité, parce qu’il a mis une crèche dans sa mairie » (11).

Bref, cette religion qui réuni ses mini-conciles dans les loges, qui a la main sur l’organisation de ces grotesques conclaves démocratiques que sont des éléctions présidentielles, qui a son inquisition médiatique, ses grand-prêtres comme Caroline Fourest ou Pierre Bergé, ses idiots utiles, ses soumis, et même ses dhimmis…

Depuis les propos tenus par Praxagora dans l’Assemblée des femmes d’Aristophane, écrit en 392 avant J.-C., la religion socialiste est en concurrence avec les religions révélées. Sous diverses formes, elle conserve un avariant : le contenu chialistique de son dogme, qu’un auteur comme Igor Chafarévitch a pu suivre tout au long de l’histoire, dans un livre génial, mais quasiment introuvable en France (comme par hasard…) (12). Le chiliasme, c’est cette doctrine religieuse qui veut imposer le royaume de Dieu dès ici-bas. Remplacez « royaume de Dieu » par « grand soir » ou par « justice sociale », et considérez les moyens d’y parvenir : « progrès sociétal », « marche de l’histoire ». Nous y sommes. Résister à la dérive théocratique de la République constitue peut-être le plus grand défi à relever pour les derniers hommes libres.

1. http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2014/12/la-franc-maçonnerie-a-un-seul-ennemi-leglise-et-ses-principes-non-négociables.html
2. http://www.ndf.fr/nos-breves/06-02-2013/denaturation-du-mariage-avec-60-deputes-presents-la-gauche-arrive-a-obtenir-148-votes-favorables
3. http://www.funeraire-info.fr/coup-de-tabac-sur-les-obseques-des-deputes-socialistes-33552/
4. Un exemple parmi d’autres http://www.ecolodepute-e-s.fr/2014/11/26/célébrer-les-40-ans-de-la-loi-veil-regarder-devant-nous-pour-conquérir-de-nouveaux-droits/
5. https://www.contribuables.org/2014/12/kiosque-infos-sida-lassociation-qui-suce-vos-impots/
6. http://www.ndf.fr/nos-breves/10-09-2014/degradation-dune-cloche-de-notre-dame-les-femen-au-dessus-de-la-justice-francaise-ceux-qui-se-defendent-face-a-elles-condamnees
7. http://www.gaypride.fr
8. http://www.ndf.fr/nos-breves/18-10-2014/video-le-plug-anal-de-mccarthy-installe-place-vendome-vandalise-il-ne-sera-pas-regonfle
9. http://www.ndf.fr/poing-de-vue/10-09-2013/charte-laicite-outil-totalitaire-liberticide
10. http://www.ndf.fr/poing-de-vue/01-08-2013/morale-laique-les-dix-commandements-de-peillon#.VIwqw4fCndM
11. https://twitter.com/jsanchez_fn/status/541142365466284032
12. Igor Chafarévitch, Le phénomène socialiste, Seuil, Paris, 1977

Vivien Hoch dans « Cathos nouvelle génération », sur LCP

03 mercredi Déc 2014

Posted by Vivien Hoch in Médias, Politique, Religion

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cathos, cathos engagés, Hoch, nouvelle génération, vivien, Vivien Hoch

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Vivien Hoch dans « cathos, nouvelle génération »

Vivien Hoch dans « Cathos nouvelle génération », sur LCP


Réalisé par Aleksandar DZERDZ (52’)

Depuis les « Manif pour tous » contre l’ouverture du mariage aux couples de même sexe, un vent de renouveau militant souffle chez les cathos. La France, pays de la laïcité, les a souvent malmenés. Et voilà qu’avec la loi Taubira sur le mariage pour tous, ils se sont réveillés. Révélés même. Décomplexés, bien loin de la pudeur de leurs parents, ils ont décidé d’affirmer leur foi et de le faire savoir. Dans leur vision de la société, Dieu s’inscrit en lettres capitales. Ce sont des catholiques « nouvelle génération ». Puisque les autres religions n’ont de cesse de s’exhiber… Pourquoi pas eux ? Mais alor s , qui sont-ils ? Quelle est cette nouvelle lignée d’adorateur s de Dieu ? Comment vivent-ils leur confession ? Incarnent-ils le renouveau de l’Eglise française ou au contraire, une radicalisation de la pratique catholique ?

Vivien Hoch dans « Cathos nouvelle génération », sur LCP

L’antichristianisme : un sport d’agence de com’

22 samedi Nov 2014

Posted by Vivien Hoch in Religion

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antichristianisme, christianophobie, Vivien Hoch

Un article de Vivien Hoch sur Les Observateurs.CH

Dans la grande vague de nihilisme et déconstruction de la civilisation qui s’opère en France, bien placé à côté de l’amoralisme du « Tout-sexuel » et de la désintégration des populations par l’immigration massive, on peut observer un phénomène qui leur est tout à fait concomitant : l’anti-christianisme. Cela peut prendre diverses formes : de la moquerie simple, « gentille » et « fun » au saccage pur et simple d’une église, l’antichristianisme se porte bien.

S’en est même devenu un sport. Un sport pour bobo parisien d’agence de com’. Vous savez, ces gens qui, entre deux bouteilles de champagne, nous pondent des publicités « tendance », et qui font de l’antichristianisme, de la moquerie et du mésusage des symboles chrétiens leur triste fond de commerce.

Pour preuve, cette publicité du club de rugby du Stade Français qui vise à détourner des symboles chrétiens, objets de la foi, à des fins mercantiles. Référence au Calice, à la Sainte Eucharistie, référence aux cathédrales et au sacré « sacré dimanche ». Le visuel, en particulier les formes du calice démontre l’évidence d’un détournement des symboles de la foi catholique et orthodoxe. Pour preuve, la présence du « noeud en son milieu » (http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/presenta/calices/calice-index.htm)

Ce détournement n’a de donc pas été fait par ignorance : il était bel et bien volontaire.

Ce que le communiqué du Stade Français, pondu dans un Français aléatoire et sous la fronde des chrétien, confirme :

« le Stade Français Paris reconnait donc cependant que cette campagne décalée mais assumée peut – à tort – être prise à un degré qui lui donnerait des allures éthiquement répréhensibles.»

Affirmer ainsi que ce n’est qu’une simple « campagne décalée » et que, de surcroit, elle est « assumée », est tout bonnement hallucinant. Pour au moins deux raisons :

1° cela contrevient gravement à la plus élémentaire déontologie publicitaire. C’est même une violation totale de la recommandation « races, ethnies et religions » des règles déontologiques du Jury de déontologie publicitaire, qui note, en son point numéro 4, qu’il « convient de proscrire toute utilisation du rituel ou des textes qui serait de nature à ridiculiser ou à choquer ses adeptes.»

2° Vu la situation des chrétiens dans le monde, ce genre de moquerie envers ce pour quoi beaucoup meurent purement et simplement, est extrêmement déplacée. Dans une lettre ouverte au Président du Club, Bernard Antony, président de l’AGRIF, affirme bien justement

« que pour ce « sacré dimanche » et les hosties dans leur ciboire, des chrétiens ont été et sont en ce moment même par milliers massacrés, torturés, crucifiés ». 

 

La christianophobie se porte bien en France. Il y a quelques mois, c’était les Espaces culturels Leclerc qui trouvaient ça drôle :

e-leclerc-publicité-marketing-espace-culturel-leclerc-histoire-tableaux-peintures-la-culture-dans-la-vie-agence-australie-2

Pour Noël, on a le droit, entre autres, à ce genre de Une :

B20FFhWCEAAEvIb

Qu’a-t-on à faire de la crise, des problèmes sociaux, des problèmes sociétaux et des tensions communautaires, dans ces agences de com’ ou dans ces journaux malsains.

Bande de nihilistes.

Vivien Hoch, 21 novembre 2014

Révolution française : pas touche au dogme !

17 lundi Nov 2014

Posted by Vivien Hoch in Religion

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Alexis Corbière, Assassin's creed, communisme, Melenchon, Révolution Française, Robespierre, Vivien Hoch

Vivien_hoch_revolution

Billet de Vivien Hoch sur Boulevard Voltaire

La société Ubisoft sortait hier un jeu vidéo nommé Assassin’s Creed Unity. Une saga mettant en scène un assassin à la solde de ses clients, à des moments historiques (croisades, guerre d’indépendance américaine, etc.), et qui connaît un immense succès. Le jeu, graphiquement superbe (il a fallu, par exemple, quatorze mois de travail intensif pour reconstituer Notre-Dame), propose au joueur d’accomplir des missions dans les rues du Paris révolutionnaire, en 1789.

Certains, sur les réseaux sociaux, demandent la tête (sans jeu de mots) des concepteurs du jeu vidéo… D’autres lancent des anathèmes : on ne touche pas au dogme.

Car il y en a qui pensent – c’est leur névrose personnelle – et qui affirment encore publiquement – c’est plus grave – que la Révolution française s’est déroulée sous une pluie de roses dans une ambiance aussi sympathique que la création du monde en sept jours… Qui ? Des idéologues de l’ancien temps, ceux qui pensent, comme l’ex-ministre Vincent Peillon, que la Révolution française « n’est pas terminée », qu’elle est l’an 0 de l’Histoire de France et qu’à ce titre, elle est un dogme qu’il est impossible de critiquer.

Toujours parmi les premiers à lancer des anathèmes, Jean-Luc Mélenchon dénonce carrément une « propagande contre le peuple » et n’hésite pas à présenter l’ignoble Robespierre comme « celui qui est notre libérateur ». Quant à Alexis Corbière, élu communiste de Paris, ce jeu vidéo est pour lui une « caricature bestiale » de l’idole Robespierre, ce dernier étant présenté comme « bien plus dangereux que n’importe quel roi » (sic) et étant la cause « de centaines de milliers de morts et de rues entières remplies de sang ». Ce rappel à la réalité est intolérable ! Le communiste ose même mettre en garde les futurs joueurs : « Le joueur peu averti en tirera la conclusion que la Révolution française fut finalement une monstruosité, un bain de sang incompréhensible, conduite par des brutes, qu’il aurait fallu éviter. »  Quand on sait que l’élu du peuple Alexis Corbière est auteur d’un hallucinant ouvrage intitulé Robespierre, reviens !, et qu’il nie à ce point les faits historiques, on craint le pire… Je ne m’abaisserai pas à décrire ce qui s’est réellement passé sous la Terreur. Mais ce qu’on en connaît pourrait faire passer les « décapiteurs » de l’État islamique pour des apprentis…

Cette affaire peut paraître ridicule, surtout pour ces deux communistes. S’exciter sur un jeu vidéo en laissant de côté les « vrais problèmes » du « peuple ». Mais, bien plus que ridicule, elle est inquiétante. Car au fond, nous ne sommes peut-être pas, nous autres, les seuls « réactionnaires » à rêver de l’ancien temps… Si ce n’est que leur « ancien temps » à eux n’est pas celui des bâtisseurs de cathédrales, mais celui des guillotineurs en série.

Vivien Hoch

L’ecopopulation, ou comment retrouver le sens du « chez-soi »

15 samedi Nov 2014

Posted by Vivien Hoch in Philosophie, Politique

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ecologie, Ecologie des populations, ecologie humaine, Ecopop, philosophie, Vivien Hoch

VivienHochEcopop

De Vivien Hoch, sur Les Observateurs

L’initiative suisse baptisée « Ecopop » est extrêmement intéressante pour nous, français. D’une part parce que nous nous considérons comme bien plus affectés par les remous de l’immigration massive qu’en Suisse (à tel point qu’on utilise désormais le concept de « grand remplacement ») ; d’autre part parce que ce concept fait référence à l’expression « écologie humaine » (de S.S Jean-Paul II), qui est devenue un slogan et un mouvement à part entière à la suite des grandes manifestations contre la loi Taubira, qui a institué le Mariage pour tous.

On se retrouve là face aux deux grands défis de nos sociétés Occidentales – et en cela, cette initiative suisse intéresse tout européen : celui du remplacement de population par l’immigration massive, et celui, corrélatif, du remplacement d’une certaine éthique de civilisation qui a pu caractériser l’Occident chrétien. Il s’agit pour nous de déceler en quoi le remplacement de population et le remplacement de civilisation sont corrélatifs, et comment lutter contre ce que d’aucuns ont pu appeler un « génocide » (Bernard Antony) ou encore un « suicide » (Eric Zemmour), pour qualifier ce qui se passe en France.

L’idée d’une « écologie des populations » vise à lutter contre ce double danger. « Eco » vient du grec οἶκος, oîkos (la « maison »). L’éco-logie est donc la science ou la logique de l’habitation. L’éco-population désigne donc la « maison de la population ». De même que l’économie, (οἰκονομία, oikonomía) désigne la « gestion de la maison ». Rien de plus écologique et économique, donc, qu’une « écologie des populations ».

On ne saurait résister au double déracinement de l’immigration massive et du basculement de civilisations sans comprendre et exploiter cette référence à la « maison », à l’habitation et au concept fondamental du « chez-soi ». Le chez-soi, c’est le lieu où l’on vit, où l’on mange, où l’on dort. C’est un lieu que nous connaissons, et, surtout, que nous reconnaissons. La déconstruction des normes morales, dans laquelle l’européen se reconnait, fait qu’il ne peut plus être « chez-soi », chez lui : il ne s’y reconnait plus. De même que l’importation de nouvelles normes, de nouvelles religions et de nouvelles modalités de vivre, à cause de l’immigration, nous fait perdre le sens du « chez-soi ».

Voilà pourquoi il faut entreprendre une grande action sur le ré-enracinement. L’enracinement, écrivait la grande philosophe Simone Weil, est « le besoin le plus important et le plus méconnu de l’âme humaine » (L’enracinement, Gallimard, Paris, 1943). Le philosophe Jan Patockà a définit l’homme Européen comme « celui qui a le souci de son âme » (Platon et l’Europe) : l’âme est effectivement ce qui nous est le plus intime, là où nous sommes le plus enraciné, et là où l’on est le plus « chez-soi ».

L’écopopulation est cette manière intelligente de dire deux choses : nous sommes chez nous, et notre pays a une âme. Donc nous avons le droit de nous soucier de l’âme de notre pays. Un pays qui a une âme, a une conscience et une mémoire : il est une patrie, c’est-à-dire la terre des pères. La grande phénoménologie du XXe siècle a pu ainsi avoir conscience de ce lieu fondamental qu’est la patrie : « Toute chose essentielle et grande a pu seulement naître du fait que l’homme avait une patrie (Heimat), et qu’il était enraciné dans une tradition », écrit le philosophe Martin Heidegger (réponses et questions sur l’histoire et la politique, Paris, Mercure de France, 1977, p.68). Patrie, tradition, enracinement, exactement ce que l’on veut nous enlever, et donc exactement ce sur quoi il faut insister, pour résister…

Vivien Hoch, 12 novembre 2014

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