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Archives de Catégorie: Éditos

Les chrétiens et la « concurrence victimaire »

29 dimanche Mar 2015

Posted by Vivien Hoch in Éditos, Politique, Religion

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christianophobie, communautarisme, Concurrence victimaire, Observatoire de la Christianophobie

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Édito Vivien Hoch dans l’hebdomadaire papier Christianophobie :

« Le rapport 2015 sur la christianophobie en France fut plutôt bien reçu, mais certains chrétiens se sont montrés réticents envers le fait de « jouer au jeu victimaire » comme les autres communautés. On nous rétorque également que l’Église est une « communauté de foi », par opposition à une communauté ethnique, sociale ou politique, et que, par conséquent, les chrétiens ne peuvent pas être discriminés. En gros, que les chrétiens n’ont pas à se défendre comme les autres. Entretenons-nous réellement les « mythes phobiques » lorsque nous parlons de christianophobie ? Jouons-nous au petit jeu pervers de la « concurrence victimaire » lorsque nous comptons et analysons les actes antichrétiens ? Ceux qui nous reprochent de recenser ces actes antichrétiens sont, comme les kantiens : ils ont les mains pures, mais c’est parce qu’ils n’ont pas de mains. Le grand acquis de la Révélation, c’est bien que Dieu s’est incarné pour s’entremêler au coeur des affaires humaines, qu’elles soient personnelles ou collectives.

Si, comme l’a affirmé Jean-Paul II, « le Christ est la pierre angulaire de la construction et de la reconstruction des sociétés de L’Occident chrétien » (Mémoire et identité), on ne peut pas dire qu’il soit aujourd’hui bien accepté dans ces sociétés-là. Bien au contraire. Depuis 40 ans, nous avons perdu toutes les batailles séculières, sur les thèmes les plus capitaux qui touchent à l’humanité : présence de la transcendance, caractère sacré de la vie humaine, solidarité volontaire, conditions de production du beau et du bien, préservation du patrimoine religieux et cultuel…

Comme l’écrit Michel De Jaeghere dans son Enquête sur la christianophobie de 2005, les chrétiens font l’objet d’un triple procédé : la marginalisation (« vous êtes une minorité »), le discrédit organisé (suivant une intense campagne de désinformation) et la disqualification de la hiérarchie de l’Église. Cela passe aussi par le silence devant les actes antichrétiens : combien de profanations, d’injures publiques ou d’attentats symboliques sont objets d’une indignation médiatique ou politique ?

Si la « phobie » signifie une « hostilité sociale envers un groupe de personne », et si la discrimination est le « fait de distinguer et de traiter différemment quelqu’un ou un groupe par rapport au reste de la collectivité », le christianisme dans son ensemble – et plus particulièrement le catholicisme, ses symboles, son patrimoine et sa hiérarchie – est bien l’objet d’une discrimination et d’une « phobie », parce qu’il est l’objet d’un traitement différencié. C’est le fameux deux poids, deux mesures que nous subissons régulièrement. Ne pas s’en rendre compte, c’est faire le jeu des agresseurs, des idéologues antichrétiens et d’une société pervertie jusqu’à la racine. »

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L’Europe silencieuse et divisée face à l’islam

17 mardi Fév 2015

Posted by Vivien Hoch in Éditos, Philosophie, Religion

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Constantinople, Enea Silvio Piccolomini, Islam, islamisation

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À lire sur Les Observateurs.CH 

Chute de Constantinople, le 29 mai 1453. Héritier de l’Empire romain et traditionnel rempart à l’expansion musulmane en Orient, l’Empire byzantin n’est plus, et laisse l’Europe seule face au monde musulman. Les autorités byzantines ont été abandonnées par les princes européens. La plupart des souverains d’Europe occidentale s’investissaient alors dans d’autres missions que celles d’endiguer le flot ottoman. Les Français et les Anglais étaient trop engagés dans les derniers combats de la guerre de Cent Ans. Charles VII est trop occupé à restaurer la puissance française tandis que Frédéric III de Habsbourg cherche avant tout à obtenir la couronne impériale à Rome.

L’adage scolastique « Omnes determinatio est negatio (toute détermination est négation) » signifie, en termes politiques, que seule une menace militaire extérieure peut unifier des peuples. Enea Silvio Piccolomini, futur pape Pie II, fut un des premier à appeler les nations européennes à l’union sacrée face aux Turcs. Enea Silvio Piccolomini était alors au service de l’empereur Frédéric III de Hasbourg. Dans ses correspondances avec les plus grands esprits de son époque, il ne se contente pas d’analyser la chute de Constantinople et la menace islamique sur l’Europe : il invoque une communauté européenne de valeurs culturelles, qui, seule, pourra s’opposer à l’invasion Turque. Effondrement d’une civilisation, Europe divisée face au danger de l’islam, injonction à l’unité européenne : ses lettres sont d’une pertinence telle qu’il est indispensable de les relire aujourd’hui (en allemand : R. Wolkan, Der Briefwechsel des Eneas Silvuis Piccolomini, Vienne, 1918, trad. du latin Y. Hersant).

Son propos passe par un réveil des consciences européennes ; les exactions de Mehmet, le chef envahisseur, sont dépeintes dans des textes roboratifs :

« Une cité illustre, capitale de l’Orient, pilier de la Grèce, siège de l’Empire et du grand patriarche, s’est effondrée et gît à terre ; les enseignes du Christ sauveur ont été détruites, les lieux qui lui sont consacrés accueillent totues les débauches ; son nom est constamment blasphémé, les reliques des saints sont jetées en pâture aux chiens et aux porcs ; et rien ne tire les chrétiens de leur sommeil !  » (Graz, 25 septembre 1453)

« À quoi bon raconter les massacres perpétrés dans la ville impériale, les vierges prostituées, les éphèbes pris comme l’autre sexe, les religieuses violées, les moines et les femmes indistinctement livrés au stupre ? L’esprit répugne à évoquer ces forfaits inouïs et sans précédent ; si j’en parle, c’est pour nous faire honte, à nous qui pouvons tolérer pareilles horreurs. » (Graz, 25 septembre 1453)

Que de rapprochements possibles avec ce que nous voyons de l’État islamique. Nous restons en effet bien silencieux, nous aussi, face aux vidéos inouïes que les djihadistes deversent sur nos réseaux, à la vue et au sus de tous ; nul ne peut, aujourd’hui, garder le silence ! Exactement ce qui provoque l’ire de notre auteur, en son temps :

« Dans quelques mois, quand la fièvre sera retombée, personne ne pipera mot. Nous passerons cette affaire sous silence, nous nous dresserons de toutes nos forces les uns contre les autres, jusqu’à ce qu’un messager vienne confirmer que le Turc a débarqué en Italie… » (Graz, 25 septembre 1453)

Aussi n’y a-t-il que l’union sacrée des européens pour sauver l’Europe face à la menace :

« Ce que l’empereur peut faire seul est bien peu, si les princes chrétiens ne se mettent d’accord et n’unissent leurs forces pour repousser pour repousser loin de nos frontières ce féroce ennemi (…) j’augure mal de la cause chrétienne si l’élan ennemi ne se brise sur l’entente unanime des chrétiens. (…) Or, à considérer l’indolence de nos princes et les inimités qui séparent nos peuples, je crois entrevoir notre extermination. » (Graz, 25 septembre 1453)

Il faudra attendre le roi de Bohème George Podiébrad, quelque 10 ans après (en 1462), pour invoquer une ambitieuse universitas, ou respublica christiana, afin de faire face à la menace Turque, en proposant d’abord une paix entre les princes, une paix civile sur les territoires européen, puis une croisade contre les Turcs (et en allant même jusqu’à proposer une monnaie unique en circulation pour les soldats européens). Il faut croire que les Bohémiens sont régulièrement à l’avant-garde de la défense de l’héritage européen, comme un collègue l’écrivait sur Riposte laïque.

L’islamisme ne passera pas face à une Europe unie et consciente du danger. Par contre, si les nations européennes se replient sur elles-mêmes, sur leurs petites prérogatives et leurs vies de plaisirs et de jouissances, qui les dévirilisent et les rendent faibles face au danger, alors elles seront exterminées, comme le prévoyait le futur pape Pie II. Les européens doivent reprendre les armes pour déloger les islamistes (comme le demande le président Tchèque : aller bouter les djihadistes au sol), mais sans oublier les armes psychologiques : franchise, courage, franc-parler, ces armes qui sont les seules à même de défendre une civilisation européenne si exceptionnelle, mais si fragile…

Vivien Hoch, lundi 6 février 2015

Retour sur le « conflit » des mobilisations pour Asia Bibi

28 mardi Oct 2014

Posted by Vivien Hoch in Éditos, Politique

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Asia, Asia Bibi, Bibi, chrétienté-solidarité, Pakistan

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Édito de Vivien Hoch sur Les Observateurs

Il y a 5 ans, en juin 2009, Asia Bibi est sortie de chez elle par 40 degrés à l’ombre pour aller boire un verre d’eau dans un puit réservé aux musulmans ». Depuis, elle est enfermée en prison, battue et condamnée par tous les tribunaux. Au-delà de l’héroïcité de son comportement, et de son caractère de symbole de la violence morale des lois anti-blasphème dans les pays musulmans, Asia Bibi est devenu le symbole d’un « conflit des mobilisations » entre les chrétiens eux-mêmes.

 Entre ceux qui considèrent que seule la mobilisation des institutions internationales pourra la sauver, et ceux qui en font un cas exemplaire des horreurs de la Charia, le torchon brûle… Faut-il laisser le dossier à la communauté internationale, sachant que la diplomatie, à ce niveau-là, n’a absolument eu aucune influence ? Faut-il que les chrétiens se mobilisent contre cette loi anti-blasphème au Pakistan, et, plus généralement, contre la Charia qui s’applique de plus en plus sanguinaire ?

 La semaine qui a suivi la dernière condamnation d’Asia Bibi, l’association Chrétienté-Solidarité a organisé un rassemblement devant l’ambassade de la République islamique du Pakistan qui a réuni plus de 2 000 personnes, et où se sont exprimés des personnalités diverses engagées pour la liberté religieuse en terre d’islam ou contre la Charia. Ce qui n’a pas été du goût de tout le monde… Ni de l’ambassade du Pakistan, qui avait posté des caméramans dans les appartements attenant à la manifestation, ni de certains journalistes ou hommes d’église…

(Lire la suite : la guerre des mobilisations pour Asia Bibi)

Asia Bibi, Meriam : nous avons deux saintes !

28 mardi Oct 2014

Posted by Vivien Hoch in Éditos, Religion

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Asia Bibi, chrétienté-solidarité, CHRISTIANopobie, mobilisation, Vivien Hoch

Édito de Vivien Hoch dans l’hebdomadaire de l’Observatoire de la Christianophobie 

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Asia Bibi est admirable. En 2009, cette jeune mère de famille catholique boit un verre d’eau dans un puit reservé aux musulmans. Depuis, elle vit un véri- table enfer. Elle est atrocement emprisonnée depuis plus de quatre ans, a été battue, villipendée, agressée par ses co-détenus, et manque de tout, surtout du soutien des ins- titutions internationales.

Qu’en est-il aujourd’hui ? La haute cour d’appel de Lahore vient de confirmer le premier jugement daté de 2010 : Asia Bibi est coupable de « blasphème » et est donc condamnée à la peine de mort par pendaison. « Le juge a retenu valides et crédibles les accusations des deux musulmanes – deux sœurs – qui ont témoigné à propos du présumé blasphème commis par Asia Bibi. Ce sont celles avec lesquelles elle s’était disputée et qui avaient provoqué toute l’affaire » a expliqué Me Shakir, l’avocat chrétien d’Asia Bibi, à l’Agence Fides.

Son sort est désormais suspendu à la décision de la Cour Suprême de cette république islamique, mais le lourd dossier pour y accéder n’est pas encore constitué et il ne lui reste, à cette date, que 10 jours pour le faire, dans des conditions évidemment difficiles. Malgré le soutien des associations chré- tiennes et de certaines ONG (comme ACAT, qui oeuvre contre la peine de mort dans le monde), elle ne reçoit que très peu de soutien. Les condamnations officielles sont bien faibles. Le communiqué du ministère des Affaires étrangères Française ne met pas les « pieds dans le plat », c’est le moins qu’on puisse dire. Sûrement parce que le Pakistan est un « allié » des pays Occidentaux…

Notre monde est en manque de saints. Combien ne voyons-nous pas des chrétiens qui se plaignent sur le fait qu’il n’y a plus de saints, d’exemples pour la foi ou de compor- tements exceptionnels. Et bien si ! Voici Asia Bibi, qui endure tous les tourments pour sa foi, sans jamais la renier. Voici, aussi, Meriam Ibrahim, cette jeune chrétienne, enceinte et mère d’enfants en bas-âge, condamnée à mort au Soudan pour une pseudo-conversion au christianisme, et qui n’a jamais, elle aussi, renié sa foi en Christ, malgré les tourments que lui ont fait subir ses ignobles geôliers.

Les saintes sont donc sous nos yeux. Sachons les reconnaître comme telles.

Utopie, mondialisation et libéralisme

20 lundi Oct 2014

Posted by Vivien Hoch in Éditos, Philosophie, Politique

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communisme, libéralisme, mondialisation, socialisme, utopie, vivien, Vivien Hoch

Édito de Vivien Hoch sur Les 4 Vérités 

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« Avant, les évènements qui se déroulaient dans le monde n’étaient pas liés entre eux. Depuis, ils sont tous dépendants les uns des autres. ».

Polybe, IIe siècle avant J.-C. (!).

1° La mondialisation est d’abord une utopie, et de surcroît, une utopie communiste.

C’est l’Internationale communiste, évidemment, qui veut accroître le régime socialiste à l’ensemble du monde. D’autre part, c’est une utopie cosmopolite. L’utopie, c’est, en grec, οὐ-τοπος (ou-topos), à savoir « le sans lieu ». « Sans-lieu », c’est-à-dire sans terre, c’est-à-dire apatride. Àpatride, non pas parce que la vraie patrie est au Ciel, mais parce que la vraie patrie est à venir. Et c’est justement le « mondialisme » qui a pour mission de faire advenir ce grand soir.

2° Par ses origines communistes et son caractère totalement inconcret, la mondialisation est profondément anti-libérale.

L’édito de Guillaume de Thieulloy dans le dernier numéro des 4 Vérités montre à quel point le FMI, souvent taxé de « fer de lance de l’ultra-libéralisme », est en fait une gigantesque structure étatique et socialiste à l’échelle planétaire.

Or rien ne s’oppose plus à un concept de libéralisme bien compris que ce gigantesque état qui règlemente et enserre les populations dans les serres de fonctionnaires apatrides.

Le fonctionnaire appatride, il n’y en a pas qu’au FMI ou dans les grandes banques. Il y en a chez nous, dans l’état socialiste : ces personnes qui accordent des HLM aux immigrés, ces personnes qui pondent des lois antifrançaises, qui augmentent l’AME (Aide Médicale d’État) en réduisant drastiquement le budget de la Défense, entre autres exemples.

Il est appatride, parce qu’au fond, il est profondément socialiste : la société humaine en général prime sur l’individu ; la mondialisation, ainsi entammée, n’est alors pas une libéralisation à outrance, mais bien plutôt l’instauration d’un fonctionnariat mondial, étape finale et eschaton du socialisme.

3° Il n’y a pas une, mais des mondialisations.

L’axe Moscou-Pekin développe indéniablement une forme différente de mondialisation que l’axe Washington-Bruxelles.

On réduit bien trop souvent l’ensemble de ces différences à un même principe, décrit comme une « libéralisation de l’économie », co-ajaccente à une « libéralisation des mœurs ».

Le modèle économique russe, par exemple, est original : il est semi ouvert, semi fermé. Il y a une certaine verticalité du pouvoir, et il garde le contrôle sur les secteurs clefs, notamment dans le domaine énergétique.

 ***

Au fond, la mondialisation prend l’homme en étau dans une double injonction : « sois toi-même ! », c’est-à-dire affirme tes différences, tes désirs, ta singularité, et « sois Homme », c’est-à-dire participe pleinement des valeurs dites universelles de l’ « humanisme ». D’où ce paradoxe proprement gauchiste qui chérie les différences tout en oeuvrant au maximum pour niveler les identités dans un « fourre-tout multiculturel ».

La seule manière de s’en sortir, c’est de remettre l’État à sa place. Si on remet l’État à sa place on frène la grangrenne socialiste. La société en position de servante de la personne plutôt que la personne comme servante de la société.

Repenser l’articulation entre le local (oikos, la maison) et le global (kosmos) constitue désormais une tâche urgente qu’aucun anathème : « libéral-libertaire ! » ne peut plus décrire, et résorber.

« Chut, on tue »

15 lundi Sep 2014

Posted by Vivien Hoch in Éditos, Religion

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Bernard Antony, chrétiens, chrétienté-solidarité, Hoch, Irak, manifestation, noun, persécutions, solidarité, Syrie, vivien, Vivien Hoch

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« Chut, on tue » a bercé tout notre été de chrétien un tant soit peu touché par la solidarité et la charité due aux chrétiens persécutés. L’expression était couplée à la lettre arabe « ن », le « Noun », qui symbolisait cette lettre peinte par les islamistes sur les murs des maisons chrétiennes à Mossoul (N pour « Nazaréen »), pour les repérer et exiger d’eux qu’il se soumettent (dhimmitude), qu’il s’exilent, ou qu’ils tendent leur gorge aux bouchers Hallal de ces fous d’Allah. Ce qui rappelle évidemment les heures les plus sombres de notre histoire, mais les médias n’ont pas fait grand cas du massacre des chrétiens. Ce ne sont que des chrétiens, après tout, et il ne faut pas stigmatiser l’islam. « Chut on tue », donc.

On a toutefois assisté à un formidable élan de solidarité en France : de nombreux collectifs se sont mobilisés, collectant des fonds, organisant des manifestations, réinformant sur le génocide en cours. D’un seul coup, la cause des chrétiens d’Orient est devenue « fréquentable », charitable, et son odeur « extrémiste » s’est évaporée. On a vu des députés, des sénateurs, des élus locaux s’en rapprocher, certes pour tenter se l’approprier ; mais, au moins, le mot « persécution » a pu sortir de leur bouche. En cela, c’est une victoire.

Petite victoire toutefois. Car on a aussi eu le droit à une volée d’imbécillité crasse, notamment de la part des catholiques. J’en entends un qui affirme « avoir du mal à condamner les Français qui partent faire le jihad en Irak » puisque « les chrétiens envoyaient bien des combattants au Liban dans les années 80 » – il faisait évidemment référence aux actions de Chrétienté-Solidarité. Mais, dans ce cas, comparaison n’est absolument pas raison. Il n’y a même pas de comparaison possible. Un djihadiste part faire la guerre pour reprendre un territoire et en massacrer les infidèles (c’est-à-dire tous les non-musulmans). Le chrétien qui partait au Liban dans les années 80 ne venait pas conquérir et massacrer, mais bien plutôt défendre et aider les populations chrétiennes.  Est-il encore besoin de le rappeler ? Qu’est-ce qui se cache derrière ce discours ? La volonté de comparer les islamistes sanguinaires avec les chrétiens, et de mettre sur le même plan toutes les religions.

Il en est de même pour ces « laïcards» qui affirment qu’il ne faut pas aller secourir les chrétiens massacrés en Irak, puisque cela « contreviendrait au principe de laïcité (sic) » (entendu sur France Inter…). Ou de ceux qui refusent d’accueillir les chrétiens persécutés en France, pas plus que d’autres types d’immigrés. La question de l’accueil des chrétiens Irakiens en Europe, et plus particulièrement en France. Elle divise beaucoup, y compris au sein de la rédaction. Évidemment, comme l’annonçaient son Éminence le cardinal Barbarin lors de son voyage au Kurdistan, il faut que les chrétiens restent et continue à vivre chez eux, dans leur région. Discours repris par le Front National par exemple. Mais, ces chrétiens, sont-ils encore en capacité de simplement survivre chez eux ? Va-t-on leur imposer le « vivre-ensemble » avec les jihadistes ? Ce furent les réserves intelligentes de Bernard Antony et de Chrétienté-Solidarité.

Car c’est un génocide des chrétiens qui se déroule sous nos yeux, comme il y en a eu tant d’autres auparavant, souvent par les mêmes. Mais la situation a radicalement changé. Pourquoi ? Parce que les pays occidentaux – nous – sont devenus mous et lamentables, noyés dans la haine de soi et dans l’amour irrationnel de tout ce qui est étranger, aux prises avec une idéologie nihiliste d’État et la frivolité du divertissement de masse ; en bref : ils sont devenus incapables de se défendre idéologiquement face à la vision du monde perverse et violente que peut porter l’islam radical. Ainsi, les massacres des chrétiens d’Orient seront-ils les nôtres dans peu de temps, puisque nous n’avons plus les armes intellectuelles pour refuser, par exemple l’immigration de masse, ou le communautarisme. Le « chut » s’adresse tout autant à l’autre qu’à nous-mêmes, qui sommes muets face à nous-mêmes.

France, terre d’accueil, partie des « droits de l’homme », symbole des valeurs humanistes et, plus que tout, fille ainée de l’Église : vient au secours de tes frères, et, en secourant tes frères, vient au secours de toi-même.

Vivien Hoch

L’univers de mensonge…

06 dimanche Juil 2014

Posted by Vivien Hoch in Éditos, Philosophie, Politique

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« Les dissidents des pays totalitaires l’avaient bien compris : il y avait plus grave, plus barbare que le risque d’être arrêté au petit matin, puis torturé et envoyé au Goulag. C’était de vivre dans un univers de mensonge, où tout était truqué, où l’on n’appelait plus un chat un chat, mais la guerre la paix, le recul économique un « grand bond en avant », etc.

Pire que la condamnation devant un tribunal, il y avait l’obligation d’aveux imaginaires. Pire que l’enfermement dans un camp, une sentence ayant forme légale mais un contenu indéterminé, d’ailleurs infiniment reproductible.

Bref, partout de l’inversion au sein d’une même structure apparemment conservée, mais intrinsèquement niée dans ses principes et ses exigences.»

(Dominique Folscheid, dans Civilisation et barbarie, réflexions sur le terrorisme contemporain, sous la direction de Jean-François Mattéi, Puf, Paris, novembre 2002, p. 158)

Le totalitarisme : pouvoir et savoir sur la mort

28 samedi Juin 2014

Posted by Vivien Hoch in Éditos, Philosophie, Politique

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biopolitique, euthanasie, islamisme, Michel Foucault, pouvoir, savoir, socialisme, totalitarisme, Vincent Lambert, Vivien Hoch

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Nos sociétés jouent avec ce avec quoi on ne doit pas jouer. Toutes les époques ont leurs horreurs. Depuis l’aube de la civilisation, chaque Européen a vu la fin de la du monde civilisé à sa porte. Mais il n’est pas besoin de dire que c’était mieux avant : c’était surtout différent. Et la principale différence, c’est que le pouvoir (pas seulement politique), n’a jamais eu autant d’emprise sur la vie… et sur la mort. 

De fait, il est intéressant de remarquer quelles sont les caractéristiques de notre chute, à nous, aujourd’hui. La soupe du jour a véritablement un goût de mort, avec quelques poils de barbe d’islamiste et de seringue de médecin Français. On assiste à un double nihilisme. Au chevauchement et à l’entre-chevauchement de deux cultures de morts, distinctes, et pourtant si proche :

  • – L’islamisme, qui tue au nom de la Charria, (Meriam et Asia Bibi, et les milliers de victimes)
  • – et le socialisme, qui tue au nom du progrès. (Vincent Lambert, l’acquittement du « docteur » Bonnemaison, l’avortement massifi).

Entre l’Islam et le socialisme, la Charria et le « progrès », il y a un lien profond : c’est le totalitarisme.

Hannah Arendt disait que le totalitarisme n’est pas tant un « régime » politique qu’une « dynamique autodestructive», qui cherche à détruire tout ce qui lui résiste : la famille, les libertés individuelles, la liberté d’éduquer ses enfants, la liberté de disposer des fruits de son travail, jusqu’au droit même, pour l’embryon, de naître, pour le chrétien, de se marier, et pour le faible, de vivre. Dans ce monde, tout est instrumental, tout sert au pouvoir ; le langage, le média, le fonctionnaire, l’instituteur, et l’imam, tous sont autant d’instruments pour asseoir le règne de l’état sur la vie humaine.

Cette emprise totale de l’État sur la vie humaine, qu’il soit islamique ou socialiste, relève de ce que Michel Foucault appelait la « biopolitique », cette immission du pouvoir dans la vie des gens qui repose, au fond, sur un savoir. « Savoir, c’est pouvoir. »

« Le pouvoir, au fond, produit du savoir »

Aujourd’hui, sur les réseaux sociaux, tout le monde sait, ou pense savoir. Mais seul le savoir dominant tranche. Le médecin sait, l’instituteur sait, le haut-fonctionnaire sait, le journaliste sait, l’expert sait. Dans un monde islamiste ou socialiste, seule la procédure demeure : seul l’interprète autorisé des Hadiths, du Coran ou de la Charria sait  ; seul l’interprète des Droits de l’homme, du code pénal ou de l’ « opinion publique » sait. Le pouvoir, au fond, produit du savoir.

La grande leçon de Michel Foucault, quoiqu’on pense de lui, c’est que le pouvoir n’est pas seulement oppressif ouviolent ; à proprement parler, il ne s’exerce pas sur les personnes : il fait les personnes.

Et si le pouvoir fait les personnes, il peut les défaire, quand bon lui semble. La logique est imparable. Vous voulez dissiper l’obscurité de l’homme ? « Découpez un cadavre », disait Bichat, cet immense médecin qui a fait de la mort, non plus un mystère, mais un savoir…

Europe : le risque et la chance

17 samedi Mai 2014

Posted by Vivien Hoch in Éditos, Politique

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Édito publié dans Reconquête

 
Devant la complexité de la mondialisation et le labyrinthe de la finance mondialisée, face à des hommes politiques désabusés, incompétents, tenus par leur politique clientéliste et leur idéologie jacobine, les français interrogés rejettent massivement l’Europe ; du coup, plus de 59 % auraient une « opinion défavorable » de l’Europe. Les partis dits « souverainistes », anti-« austérité » et « républicains » peuvent évidemment accuser Bruxelles. Évidemment, la Babylone technocratique « UE », son administration soviétoïde et ses vues pour le moins nihiliste de la nature humaine, leur donne bien trop souvent le bâton pour se faire battre, à juste titre. Gardons cependant notre lucidité. 
 

La France est intrinsèquement sclérosée par son propre système, et, alors même que la situation mondiale demande des réformes structurelles profondes, notre pays est impossible à réformer. L’idéologie jacobine et centralisatrice, ses institutions (ENS, Science-Po, ENA, CNRS), ses médias publics tout-puissants (France Télévision, France Inter), son financement massif de la presse, ses associations et ses syndicats empêchent fondamentalement toute vraie réforme structurelle. La France, dans l’Europe, souffre surtout du manque de courage des politiques nationales qui, plutôt que d’assumer des mesures impopulaires – comme la réduction des déficits publics, l’harmonisation fiscale, la fin des régimes préférentiels (SNCF, RATP, Dockers, inter mi-temps du spectacle, etc.), préfèrent dire que l’Europe les impose. Au fond, les responsables politiques français ont depuis longtemps abandonné leur souveraineté, non pas parce qu’ils l’ont transféré à l’Europe, mais bien parce qu’ils n’ont pas le courage de gérer ce pays et d’entreprendre une réforme du système social jacobin, et son administration coûteuse, et son financement massif à la culture de mort. De ce point de vue, une construction européenne et une perte de souveraineté ne sont peut-être pas une « chance », mais la seule manière de réformer la France en profondeur.

Reste à savoir à qui profite le crime.

 Le déversement idéologique et l’organisation quasi-soviétique de l’UE est évidemment inquiétante. Depuis l’Acte unique (1987), se sont succédés pas moins de cinq traités européens qui ont obligé à des révisions de la Constitution française. Aujourd’hui, plus de 40 000 fonctionnaires travaillent à Bruxelles, pour l’UE.

 Sa géopolitique est de A à Z « otantisée ». Depuis 1992, l’Europe n’a cessé, avec le concours de l’OTAN – ou plutôt l’OTAN, avec la bénédiction d’esclave de l’UE, de déclarer la guerre aux nations souveraines : la Serbie,
l’Irak,
l’Afghanistan,
la Libye et
la Syrie. Et la liste risque de s’allonger…

Certes, l’Europe a ses (très) vilains canards. Le candidat à la présidence de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, alors Premier Ministre du Luxembourg, avait imposé la légalisation de l’euthanasie dans son pays en 2008 et a fait adopter en conseil de gouvernement, le 9 juillet 2010, l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples homosexuels. Sur la question de l’entrée de la Turquie dans l’Europe, il a déclaré à Berlin, le 5 avril dernier, son souhait de « poursuivre les négociations d’adhésion de la Turquie », adhésion qu’il prévoit « dans les cinq à dix ans ». Le dossier Turc mettra la construction européenne devant l’histoire.

Entre une construction Européenne qui prend une tournure inquiétante et une politique nationale française irresponsable, les perspectives sont sombres. D’où la problématique profonde dans laquelle nous sommes plongés. La France est irréformable (à moins d’une révolution) : son jacobinisme idéologique désuet, en pleine mondialisation, nous conduit à la faillite totale et à la culture de mort. Nous ne nous en sortirons que par un travail commun entre les nations européennes. Et pourtant, l’Union Européenne, quoiqu’elle pousse la France à des réformes structurelles salvifiques, continue la même culture de mort et la même méticuleuse destruction nihiliste, à plus grande échelle. La perspective d’une « autre Europe » est alléchante, mais elle ne se fera pas si la même politique économique et civilisationnelle désastreuse est menée actuellement dans chaque pays. D’où la question : comment allons-nous prendre à bras le corps cette chance que nous offre le travail commun avec une nouvelle Europe pour pouvoir réformer réellement la France ? S’investir dans l’Europe, plutôt que la fuir, constitue le défi de tout militant chrétien et Français.

Les «cathos», forces nauséabondes et antirépublicaines selon le gouvernement français

19 mercredi Fév 2014

Posted by Vivien Hoch in Éditos, Politique, Religion

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édito, Observatoire de la Christianophobie, Vivien Hoch

Édito publié dans l’Observatoire de la Christianophobie du 10 février 2014

 

Noyades_Nantes

En ce moment, tout est matière à vitupérer contre « le retour des ligues d’extrême droite », anti-républicaines et nauséabondes, et contre les « cathos-fachos » qui défilent contre le gouvernement. De déclarations en déclarations, de Manuel Valls à Christiane Taubira, de l’aile gauche de l’UMP à l’aile extrémisante du Front de gauche, journalistes et officines médiatiques de gauche ou d’extrême gauche, tous ont appelé à un « sursaut républicain » contre ces milliers de familles qui manifestaient dans la rue pour leur droit à éduquer librement leurs enfants, contre la propagande de la théorie du genre dans les écoles maternelles et contre la «famillo- phobie» du gouvernement. En bref, pour le gouvernement et ses alliés médiatiques, de simples « cathos réactionnaires », peu ou pas du tout préparés aux grands changements formidables du « progrès ».

Les sanguinaires de la Convention, comme Saint-Just, le savaient déjà, et ils le disaient :

« Ce qui constitue une République, c’est la destruction totale de ce qui lui est opposé ».

On me signalait, à propos de cette phrase, que n’importe quel régime politique se définirait ainsi. Mais en pleine Convention, avec les décaptitations industrielles de la Révolution française, cette phrase prend un tout autre sens. On se moque, puis on insulte, puis on détruit ou décapite (symboliquement, puis physiquement), tout ce qui n’est pas dans notre sens.

Qu’en est-il réellement des « valeurs de la République » que nos ministres scandent en permanence ? Ces valeurs peuvent-elles protéger les chrétiens du terrorisme culturel qui sévit à leur encontre ? Que fait la République contre la christianophobie ? Les profanations ? Les destructions ? La situation des chrétiens d’Orient ? Les Femen ? Les propos honteux contre les chrétiens, l’Église ou le Pape ? De simples « provocations inutiles », selon le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls. Point. Rien d’autre. Aucun « sursaut républicain » ne viendra mettre un terme à cet antichristianisme massif.

Serait-ce que les valeurs républicaines prônées par les socialistes ne peuvent pas cohabiter avec les valeurs chrétiennes en son sein ? C’est une question bien connue, qu’il devint urgent d’aborder…

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