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Édito de Vivien Hoch sur Les 4 Vérités
« Avant, les évènements qui se déroulaient dans le monde n’étaient pas liés entre eux. Depuis, ils sont tous dépendants les uns des autres. ».
Polybe, IIe siècle avant J.-C. (!).
1° La mondialisation est d’abord une utopie, et de surcroît, une utopie communiste.
C’est l’Internationale communiste, évidemment, qui veut accroître le régime socialiste à l’ensemble du monde. D’autre part, c’est une utopie cosmopolite. L’utopie, c’est, en grec, οὐ-τοπος (ou-topos), à savoir « le sans lieu ». « Sans-lieu », c’est-à-dire sans terre, c’est-à-dire apatride. Àpatride, non pas parce que la vraie patrie est au Ciel, mais parce que la vraie patrie est à venir. Et c’est justement le « mondialisme » qui a pour mission de faire advenir ce grand soir.
2° Par ses origines communistes et son caractère totalement inconcret, la mondialisation est profondément anti-libérale.
L’édito de Guillaume de Thieulloy dans le dernier numéro des 4 Vérités montre à quel point le FMI, souvent taxé de « fer de lance de l’ultra-libéralisme », est en fait une gigantesque structure étatique et socialiste à l’échelle planétaire.
Or rien ne s’oppose plus à un concept de libéralisme bien compris que ce gigantesque état qui règlemente et enserre les populations dans les serres de fonctionnaires apatrides.
Le fonctionnaire appatride, il n’y en a pas qu’au FMI ou dans les grandes banques. Il y en a chez nous, dans l’état socialiste : ces personnes qui accordent des HLM aux immigrés, ces personnes qui pondent des lois antifrançaises, qui augmentent l’AME (Aide Médicale d’État) en réduisant drastiquement le budget de la Défense, entre autres exemples.
Il est appatride, parce qu’au fond, il est profondément socialiste : la société humaine en général prime sur l’individu ; la mondialisation, ainsi entammée, n’est alors pas une libéralisation à outrance, mais bien plutôt l’instauration d’un fonctionnariat mondial, étape finale et eschaton du socialisme.
3° Il n’y a pas une, mais des mondialisations.
L’axe Moscou-Pekin développe indéniablement une forme différente de mondialisation que l’axe Washington-Bruxelles.
On réduit bien trop souvent l’ensemble de ces différences à un même principe, décrit comme une « libéralisation de l’économie », co-ajaccente à une « libéralisation des mœurs ».
Le modèle économique russe, par exemple, est original : il est semi ouvert, semi fermé. Il y a une certaine verticalité du pouvoir, et il garde le contrôle sur les secteurs clefs, notamment dans le domaine énergétique.
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Au fond, la mondialisation prend l’homme en étau dans une double injonction : « sois toi-même ! », c’est-à-dire affirme tes différences, tes désirs, ta singularité, et « sois Homme », c’est-à-dire participe pleinement des valeurs dites universelles de l’ « humanisme ». D’où ce paradoxe proprement gauchiste qui chérie les différences tout en oeuvrant au maximum pour niveler les identités dans un « fourre-tout multiculturel ».
La seule manière de s’en sortir, c’est de remettre l’État à sa place. Si on remet l’État à sa place on frène la grangrenne socialiste. La société en position de servante de la personne plutôt que la personne comme servante de la société.
Repenser l’articulation entre le local (oikos, la maison) et le global (kosmos) constitue désormais une tâche urgente qu’aucun anathème : « libéral-libertaire ! » ne peut plus décrire, et résorber.