Étiquettes
Lorsque nous avons transféré notre droit à nous défendre à l’État, c’était en échange d’une sécurité et d’une justice rendue au nom du peuple. Or tous les éléments montrent que, par trop idéologisé et incapable, l’État n’assure plus du tout son rôle. Les citoyens se retrouvent donc dépourvus devant la violence, et on leur interdit jusqu’au droit de se défendre. L’affaire du bijoutier de Nice doit être une prise de conscience !
Vous parlez du droit de se défendre. Il y a une différence entre se défendre et se venger. La défense est une action visant à faire cesser une menace actuelle (j’insiste sur ce terme, même si ce n’est pas le seul retenu par la loi). La vengeance vise à sanctionner autrui du tort qu’il nous a précédemment causé. En l’espèce, le bijoutier de Nice a tiré une fois que les malfaiteurs ont pris la fuite, donc lorsqu’il ne courait plus de danger. L’agression dont il a été victime (coups et blessures, menaces de mort et vol) était terminée. Il était arrivé au bout de son calvaire si vous préférez. Il a donc agi par vengeance. Or, l’Homme a précisemment renoncé à son droit à la vengeance lorsqu’il s’est soumis à la loi du Leviathan (je trouve le modèle de Hobbes plus adapté que celui de Rousseau), et c’est sur un tel renoucement que se sont baties les civilisations.
Est-ce-que l’Etat n’arrive plus à remplir son rôle de protecteur ? C’est certain.
Est-ce-qu’il faut pour autant encourager le geste de ce bijoutier ? Non, absolument pas.
Si vous en avez la patience, je vous invite à lire jusqu’au bout cet article qui traite de la question bien plus rigoureusement que moi.
En espérant malgré tout avoir honoré votre billet d’une pertinente contradiction.
Mea culpa, j’ai oublié de glisser le lien de l’article auquel je fais référence : http://www.maitre-eolas.fr/post/2013/09/15/L-affaire-du-bijoutier-de-Nice#rev-pnote-1837-1